Hiérarchie des déchets :

Avec une population croissante et une consommation toujours plus importante, la quantité de déchets produits ne cesse d’augmenter. En conséquence, leur gestion est une préoccupation majeure dans notre société. Il est essentiel de trouver la meilleure solution pour traiter nos déchets, la plus efficace tout en respectant l’environnement. La politique nationale au moyen du code de l’environnement veut faire de la gestion des déchets « un levier essentiel de la transition vers une économie circulaire ». Les pouvoirs publics ont établi une hiérarchie après la prévention et la réutilisation, qui implique de donner la priorité, suivant cet ordre :  au recyclage, à la valorisation et à l’élimination.

1. Prévention et réemploi : priorité à la réduction des déchets

Rappelons qu’en terme de gestion des déchets, l’accent doit d’abord être mis sur la prévention et la réutilisation. Comme le prône, les icônes du 0 déchet : « Le meilleur déchet, c’est celui qui n’existe pas », la principale priorité reste donc d’éviter la production du déchet.

Pour réduire leur quantité de nouvelles pratiques émergent et d’anciennes alternatives pleines de bons sens reviennent au goût du jour : l’achat en vrac ou les contenants consignés, la vente de produits d’occasion, le prêt, la location, le don, les réparations, le fait maison…

Les Français revoient leurs habitudes de consommation en appliquant les 3R : Réduire, Réutiliser et Recycler. A l’instar de cette devise, la société axée sur le tout jetable a enclenché sa transition vers une société plus responsable et plus durable qui génèrent moins de déchets.

2. Le recyclage et la valorisation matière : réutiliser pour fabriquer de nouveaux produits

Malgré les efforts de réduction, en 2020, les Français ont produit environ 310 millions de tonnes de déchets. Pour ceux-là, la solution à privilégier est le recyclage. En d’autres mots, cela revient à réutiliser les matières contenues dans les déchets pour fabriquer de nouveaux produits ou matières premières « secondaires » dans le but de préserver les ressources naturelles, en évitant l’extraction de matières premières vierges.

Pour un meilleur traitement de ces déchets, le tri sélectif doit s’effectuer à la source : au sein des ménages et des entreprises. Nous sommes tenus de séparer les emballages (plastique, métal, carton…), les papiers (journaux, catalogues, magazines…), le verre, les ordures ménagères et depuis janvier 2024, les biodéchets (déchets verts, restes alimentaires…). L’objectif de ce tri est d’orienter les flux de déchets vers la filière de traitement appropriée. A l’issue de la collecte, les déchets recyclables (emballages, papiers, verre…) vont être acheminés vers différents centres de tri en fonction de leur typologie afin que leurs matières puissent être réutilisées.

Quant à la valorisation matière, les déchets vont être réutilisés sous une nouvelle forme en substitution d’une autre matière, comme par exemple les déchets inertes peuvent être utilisés pour combler des carrières.

Le recyclage et la valorisation matière contribuent à créer un système plus durable et plus efficient où les ressources sont utilisées de manière optimale. Dans une démarche d’économie circulaire, les déchets sont intégrés à nouveau dans le cycle de production et on leur redonne une valeur marchande.

3. La valorisation énergétique : puissance à l’origine de déchets

Quand le recyclage n’est pas possible, il existe différentes méthodes de valorisations énergétiques des déchets, notamment le compostage, la production de Combustibles Solides de Récupération (CSR) et la méthanisation.

  • À l’échelle industrielle, le compostage implique le traitement aérobie (en présence d’oxygène) des déchets organiques et permet d’obtenir du compost : fertilisant naturel pour les sols.
  • La méthanisation permet également de traiter les résidus organiques, elle produit du biogaz et du digestat. Le premier devient source d’énergie (chauffage ou carburant), tandis que le second peut être utilisé pour amender les sols.
  • Les CSR sont utilisés comme substituts aux énergies fossiles pour générer de la chaleur ou de l’électricité (par exemple dans les cimenteries ou réseaux urbains). La valorisation énergétique des déchets doit se faire dans des installations permettant l’utilisation d’autres sources d’énergie pour éviter la dépendance exclusive aux déchets et pour ne pas entraver la valorisation matière.

4. L’élimination : la décharge

Lorsqu’un déchet ne peut être ni recyclé, ni valorisé, on le qualifie de déchet résiduel il reste deux possibilités pour l’éliminer.

  • L’incinération sans valorisation énergétique, ce procédé consiste à brûler les déchets dans des fours adaptés sans produire d’énergie.
  • Le stockage ou en d’autres termes la mise en décharge où les déchets ultimes sont enfouis. Il en existe trois catégories : pour les déchets inertes (gravats, déblais) ce sont les Installations de Stockage pour les Déchets Inertes (ISDI), les Installations de Stockage des Déchets Dangereux (ISDD) sont prévues pour les déchets dangereux et enfin pour les déchets non dangereux il existe les Installations de Stockage des Déchets ménagers non dangereux et assimilés (ISDN).

La gestion des déchets exige une approche multifacette axée sur la prévention, le recyclage, la valorisation énergétique et, en dernier recours, l’élimination. La meilleure solution pour traiter nos déchets est d’adopter une politique fondée sur la réduction à la source et une utilisation efficace des ressources, pour progresser vers une économie circulaire plus durable, préservant notre environnement.